dimanche 30 janvier 2011

La machine de domination internet




Et si on avait trouvé mieux que ce qu’avaient pu imaginer Aldous Huxley ou encore George Orwell pour asservir les populations ? Si on avait trouvé un moyen de les abrutir et de les cantonner dans un état proche de la végétation pour les empêcher de réfléchir, de prendre des initiatives, de se défendre ?

Car faisons le constat suivant : en 2006, les manifestations anti-cpe rassemblent le 28 mars près d’un million de Français dans les rues selon la police, deux millions selon les syndicats. Du quasi jamais vu. On a même commencé à comparer les manifestations contre le contrat première embauche à mai 68 ! Le contrat première embauche était certes une sacré entourloupe qui menaçait de précariser les jeunes. Mais bon, après tout, cela n’était qu’un contrat de travail qui allait mettre du temps à être mis en place et ça n’était pas dit que toutes les entreprises l’appliquent…

Le 24 juin 2010, seulement un million de personnes selon les syndicats et 350 000 personnes selon la police étaient dans les rues pour manifester contre la terrible réforme des retraites : on s’est battu pour cette retraite et on nous dit qu’il faudra partir plus tard, que deux ans ça n’est rien… Mais deux ans dans une vie c’est énorme ! De plus retarder l’âge du départ à la retraite ne favorise en rien la création d’emploi. Ce sont tous les acquis sociaux français qu’on est en train de détruire sous couvert d’harmonisation européenne, de dette factice, de capitalisme chevronné… Et c’est moitié moins de personnes dans les rues que pour le CPE. Que s’est-il passé ?

Plusieurs hypothèses sont possibles : la première est que les Français n’y croient plus, ils n’ont plus la force de se battre et savent que le guignol Sarkozy ne les écoutera pas et préfèrera oublier ça en mangeant au Fouquet’s ou se faire prêter un yacht par le patron de Médiamétrie.

Mon hypothèse est différente, et il ne s’agit là que d’une hypothèse, qui recoupe un réel et profond problème de notre société actuelle et à venir. Selon moi, on a appris aux Français à se désintéresser de leur propre cas en canalisant toute leur énergie et toute leur pensée vers un objet fascinant et obsédant : internet. Qui ne connait pas une personne qu’on nomme « geek » ? Qui ne possède pas de compte facebook, twitter, myspace ou msn ? La dépendance à Internet est devenue un vrai phénomène de société et cela se ressent tant dans le comportement agressif des jeunes, de la chute vertigineuse de la qualité de l’orthographe en France, du fait qu’il n’y a que très peu d’ami, de famille qui ne se contacte que par téléphone et parfois, discuter sur internet leur suffit. Par là, abréviation, taper vite, ne pas se prendre la tête font qu'on écrit n'importe comment, qu'on lit n'importe quoi et cela dégrade la qualité de l'orthographe. Cet état de dépendance vis-à-vis d’internet a été décrypté pour la première fois par le psychologue Kimberly Young lors d’un colloque aux USA en 1996. Un article sur wikipédia est même consacré à ce nouveau phénomène : vous trouverez l’article en question plus complet à l’adresse suivante http://fr.wikipedia.org/wiki/Dépendance_à_Internet .

Ainsi les Français, de même que les populations des pays développés deviennent dépendants à Internet. La « cyberdépendance » est le sujet d’articles de plus en plus nombreux. Les risques sont nombreux, dans les articles en question, souvent des articles de chercheurs ou de professionnels de la psychologie et de la dépendance, on retrouve le plus souvent des risques d’obésité, de mauvaises rencontres, de migraines, et de désocialisation. Mais ce qui est plus intéressant et ce qui confirme mon hypothèse, c’est qu’il est prouvé que l’utilisation prolongée d’internet entraîne l’individu dans un cercle vicieux tel que plus il ira sur internet, plus il lui faudra y aller. En même temps, tout est fait pour : sites attractifs, l’illusion d’avoir tout à portée de la main et facilement, des lieux de socialisation concentrant la plupart de nos connaissances et donc le moyen de les contacter rapidement. Etc… Et plus l’individu s’attachera à internet ( sans même s’en rendre compte), plus il deviendra nerveux voire violent lorsqu’il ne peut plus y avoir accès.

Cette montée de la violence, cette individualisation des gens qui se coupent du monde réel a des conséquences très positives pour les autorités désireuses de mettre en place des mesures qui, d’ordinaire, déclencheraient des émeutes. Effectivement, l’addiction à internet crée des états proches de la léthargie en permanence, et coupe l’individu du monde réel : qu’importe ce qui se passe à l’extérieur, on est bien mieux dans le cocon protecteur de la sphère virtuelle, on y a ses amis, sa famille, des jeux en lignes sur lesquels on se détend, des sites de rencontres et des forums ou on se magnifie et où on peut donner enfin une image acceptable de soi…

Peu à peu, les gens s’enferment dans cette sphère et la dépendance entraîne la dépendance et coupe progressivement tous les liens avec le réel. A quoi bon aller manifester? J'ai rejoins un groupe de protestation sur facebook, à quoi bon aller aider les SDF le dimanche, je peux le faire en un clic via paypal de chez moi -et nous savons tous que l'argent ne leur revient jamais- à quoi bon sortir de chez moi pour participer à des débats politiques, je peux cafouiller sur des forums qui ne feront jamais changer les choses. Bref: on ne passe plus à l'action parce qu'on a l'illusion d'agir sur internet, cependant, agir sur internet n'est pas agir dans la réalité, et cette réalité est en train d'être façonnée sans nous, et prend une forme hideuse et injuste: un capitalisme effréné et à outrance, qui nous prive de tous nos acquis, appauvrit les plus pauvres, enrichit les plus riches. C'est à l'extérieur qu'il faut se lever et agir! Mais, quand tous les liens seront coupés avec l’extérieur, l’humain ne sera plus capable de se lever contre… la matrice.







°Versus°.

Retrouvez mon article "la virtualisation de la vie est un fléau" publié le 11 octobre 2009 à cette adresse: http://observatoire-du-chaos-ambiant.blogspot.com/2009/10/la-virtualisation-de-la-vie-est-un.html

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